Dans la poursuite des recherches sur le conflit socio-cognitif, des travaux ont été menés en vue de comprendre les processus par lesquels les élèves régulent les interactions argumentatives, tout en co-construisant de connaissances nouvelles.

Pour reprendre une distinction sans doute trop simple, il s’agit de comprendre comment les élèves peuvent, dans le travail en petits groupes, argumenter pour apprendre (des connaissances dans une matière scolaire), au lieu d’apprendre à argumenter (l’argumentation étant vue comme une compétence abstraite et transversale). Dans cet exposé je présenterai une synthèse des recherches que j’ai menées dans cette direction, dans des classes de sciences et d’histoire-géographie.

Je commencerai d’une manière quelque peu classique, en proposant une définition de l’objet d’étude : l’interaction argumentative, les processus d’élaboration de connaissances. Par la suite, j’étudierai les relations entre ces deux éléments, en expliquant les dimensions d’analyse des interactions entre élèves qui permettent d’appréhender les processus « constructifs » de connaissances nouvelles.

La deuxième partie de l’exposé sera consacrée à deux études de cas d’interactions argumentatives entre élèves, médiatisées par ordinateur. Les interactions étaient recueillies dans le cadre de deux projets européens (SCALE et LEAD) qui avaient pour objectif d’élaborer et d’expérimenter dans les collèges-lycées en Europe des outils fondés sur l’Internet, conçus et réalisés pour favoriser des « débats productifs ». Les résultats de ces études interrogent à la fois les démarches de recherche en psychologie de l’éducation et les théories existantes de l’apprentissage dans l’interaction sociale.

Michael Baker est directeur de recherche au CNRS, HDR

Telecom ParisTech, Social and Economic Sciences Department (SES) / Institut Interdisciplinaire de l’Innovation (i3)

http://ses.telecom-paristech.fr/membres/michael-baker/ et www.i-3.fr

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