- Directeur du laboratoire
- Laboratoire Techné
- jean.francois.cerisier@univ-poitiers.fr
- +33 (0)5 49 45 32 23
- Professeur de sciences de l’information et de la communication
Vice-président de l'Université de Poitiers et de la COMUE Léonard de Vinci
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Mes travaux actuels s’inscrivent dans le prolongement des recherches que je conduis depuis une vingtaine d’années sur la transition numérique des institutions éducatives et sur les transformations des activités, comportements et valeurs de leurs acteurs. Ils s’organisent selon trois orientations thématiques partiellement intriquées : l’appropriation individuelle des techniques numériques ; les transformations culturelles induites par la médiation numérique ; l’analyse des politiques publiques.
Travailler sur l’appropriation des technologies numériques dans le champ de l’éducation suppose d’interroger les processus d’instrumentation de l’activité et de médiation instrumentale. D’un point de vue théorique, cela m’a conduit à retravailler les processus d’utilisation, d’usage et de pratiques. L’abondante littérature scientifique qui en traite ne permet pas toujours de les distinguer formellement, ce qui invite à reprendre les modèles existants à la fois pour un travail d’ordre théorique mais aussi pour fournir un cadre de référence exploitable pour l’analyse de l’activité numérique. Un nouveau cadre conceptuel a été mis à l’épreuve de travaux relevant du domaine des learning analytics afin de formaliser des traces d’interaction et permettre l’analyse de l’activité d’utilisateurs d’artefacts numériques, à l’articulation des sciences de l’information et de la communication et de celles du numérique.
Différentes options épistémologiques s’offrent et se complètent pour explorer les relations entre techniques numériques et culture. Les travaux d’anthropologie culturelle de l’école de Palo Alto qui situent la culture au cœur des interactions des individus entre eux et avec leur milieu invitent à considérer le rôle médiateur de la technique pour appréhender les processus par lesquels l’appropriation massive des techniques numériques dans la plupart des activités humaines transforme notre culture. Ces dernières années, j’ai poursuivi des travaux initiés il y a quelques années pour transposer les registres de médiation numérique proposés par Daniel Peraya qui décrivent de façon très fine ce qui se joue dans l’instrumentation numérique au plan plus générique de l’ensemble des interactions d’un sujet avec son milieu. Ces travaux m’ont permis d’une part de proposer un cadre d’analyse avec quatre catégories d’interactions culturelles dont l’expression est profondément modifiée par le numérique (interactions conceptuelles, relationnelles, spatiotemporelles et poïétiques) et de reformuler la nature des institutions éducatives au regard de ces catégories. Cette approche permet notamment de montrer la sensibilité de la forme scolaire au numérique et d’analyser en quoi cette dernière est mise en tension. Elle procède d’un renversement des perspectives classiques qui interrogent les institutions éducatives pour comprendre ce qu’elles font et pourraient faire des techniques numériques pour analyser ce que le numérique leur fait.
Voilà près de quarante ans que j’accumule des expériences professionnelles dans le domaine du numérique éducatif en France et à l’étranger dont près de vingt-cinq ans d’études et de recherches. Ces dernières années m’ont permis de réinvestir cette expertise, comme chercheur, au service de projets d’évaluation des politiques publiques auprès des services des différents ministères concernés (éducation nationale, enseignement supérieur et de la recherche, agriculture), de leurs corps d’inspection (IGEN, IGAENR, IGF) et des différentes instances publiques d’évaluation (Cours des comptes, HCERES). Cette nouvelle expérience fait apparaître que les évaluations auxquelles il est procédé s’avèrent le plus souvent unidimensionnelles (au service de l’État, des collectivités, des « écosystèmes edtech ») et ne mobilisent pas le patrimoine scientifique du domaine. Une collaboration avec la Société Française d’Évaluation m’a permis d’engager un travail, en partenariat avec plusieurs services et opérateurs de l’État, des collectivités, des entreprises mais aussi des instances consultatives comme le CNESCO afin d’élaborer un référentiel d’évaluation multimensionnel.
Du point de vue méthodologique, je cherche à associer les démarches reposant sur la collecte automatisée de données factuelles en environnement contrôlé sur l’activité des sujets (traces numériques, production des sujets, géolocalisation fine, attention visuelle, interactions verbales) avec des démarches de terrain en situation écologique relevant le plus souvent d’une logique de recherche-action. Cela m’a conduit à élaborer et conduire un projet de plateau technique (Techné-LAB) où les premières études sont en cours, plateau destiné à devenir une plateforme expérimentale pour la recherche académique et les entreprises numériques du domaine des Edtech avec lesquelles un projet de laboratoire commun est en cours de discussion.
Depuis la création de Techné en janvier 2012.
2019
2018
2017
2016
2015
2014
– Ludovia 2014, Ax-Les-Thermes,conférence : conférence : L’éternelle dialectique. Si la création était l’antithèse de la consommation, quelle serait la synthèse ?
– AIPU 2014, Mons : communication, Prendre en compte le BYOD à l’université. (avec Laëtitia Pierrot)
2012
– AIPU 2012, Trois Rivières au Québec, communication : Former des spécialistes en technologie éducative (avec Josiane Basque et Jacques Viens)