- Chercheuse titulaire
- Laboratoire Techné
INSPÉ Poitiers - emilie.remond@univ-poitiers.fr
- Sciences de l'information et de la communication
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Mes travaux s’inscrivent dans l’analyse des discours autour des dispositifs numériques pour l’enseignement, à partir de terrains habituellement peu exploités par la recherche francophone. Il s’agit, en particulier, d’interrogations portées sur les mutations vécues au sein de différentes universités ouvertes (« open universities ») en Asie, en Afrique anglophone et en Europe : dans quelles mesures, les universités ouvertes, système de formation à distance en vogue dans les pays du Commonwealth, se redéfinissent-elles ? Comment qualifier la transition numérique en fonction de différents facteurs contextuels ? En quoi marque-t-elle une évolution ? Une rupture ? Un changement de paradigme ? En quoi modifie-elle l’environnement de travail en industrialisant la formation ?
Dispositif de formation à distance utilisant différents médias depuis la fin des années 60, les universités ouvertes visent à former de façon massive des étudiants en reprise d’études ou soumis à des difficultés sociales (mères au foyer, prisonniers, handicapés…). Ces universités à distance demandent aujourd’hui à être pensées en relation avec les mutations liées au numérique. Les logiques d’industrialisation de la formation prennent effectivement des formes nouvelles à travers les plateformes et autres dispositifs numériques, tels que les MOOC. L’analyse de discours institutionnels croisée à celle de discours d’acteurs de terrain permet de qualifier ces processus de mutations organisationnelles liées à l’irruption du numérique tout en nourrissant la compréhension que peuvent en avoir les acteurs. En travaillant sur des discours croisés, les logiques locales et globales sont mises au jour.
Mes travaux ont été nourris par diverses expériences de recherche menées depuis 2011. J’avais alors intégré un groupe de travail interdisciplinaire permettant de fédérer des enseignants-chercheurs en Sciences Humaines isolés au sein des différentes composantes et formations délocalisées en Charente. Membre active de ce groupe, je présente différentes communications sur les représentations, les discours d’adhésion et de résistances des acteurs de terrain et de l’institution face à un objet ambigu comme le Serious Game (Remond, 2013). Ces travaux sont complétés par des analyses critiques de contenus sous un angle didactique : des serious game (Perret, Remond, 2012 ; Remond, 2013) à la littérature numérique sur tablette (Remond et al., 2012).
Une partie de mes publications portent sur les représentations face aux objets technologiques : discours portés sur les MOOC par le journal Jeune Afrique (Remond, Abba, Useille, 2016), discours militant d’acteurs engagés dans un fablab togolais (Remond, Abba, Useille, 2018), ou discours portés par l’institution scolaire et la presse sur le roman puis le jeu vidéo (Perret, Remond, 2015). Certaines productions révèlent une capacité à travailler en transversalité, comme en témoigne la publication d’un chapitre d’ouvrage questionnant la notion de qualité télévisuelle, au sens industriel et esthétique (Billaud, Remond, 2014).
Les réflexions menées dans mes travaux entrent en résonnance avec mon engagement au sein de l’Association Internationale Ticemed visant à réunir un ensemble d’acteurs scientifiques du pourtour de la Méditerranée. L’objectif est de partager des approches interculturelles en faisant collaborer des chercheurs des Nords et des Suds sur des problématiques centrées sur les technologies de l’information et de la communication dans l’enseignement. Les expériences acquises m’ont permis d’intégrer le comité scientifique et de lecture de la revue de la chaire Unesco Pratiques émergentes des technologies et communication pour le développement, de l’Université Bordeaux Montaigne. Orientée vers des problématiques portant notamment sur l’expression des identités individuelles et collectives, la revue Communication, Technologie et Développements se veut « un espace de dialogue scientifique où se côtoient les recherches menées dans l’espace francophone et celles issues de territoires émergents ». Ces engagements scientifiques dépassent l’espace francophone, puisque je suis membre du comité de lecture du Pakistan Journal of Distance and Online Learning, revue scientifique de l’Allama Iqbal Open University, au Pakistan.